mardi, mai 30, 2006

26-MAI

Vingt.

Ving-six.
Pourtant je dormais bien. Je crois. Ce vendredi 26 mai. Pourtant Edouard Michelin se noyait. Dans la nuit du 26 mai 2006. Je ne ressens rien. Un peu de compassion peut-être pour sa famille, politessse de l'esprit. Forte couverture médiatique. Le 26 mai d'une autre année, pourtant. Jeff Buckley se noyait. Dans la nuit du 26 mai 1997.

De ces 2 hommes, lequel est rentré dans l'histoire, la petite, la mienne ? Je penserai encore à Jeff dans 10 ou 15 ans. Forcément.

La noyade. Certains penseront que je manque this time d'imagination, ayant déjà traîté le sujet. Mais je ne cherche pas à noyer le poisson... même quand la mort est virtuelle, quand la mort est artistique, des effluves de Bilal peut-être en son sein.

Cliquer ici (encore ?) et caresser les profondeurs de l'eau...

vendredi, mai 26, 2006

THE-ATROCITY-EXHIBITION

Terre.

Minée.

J'en ai terminé de la Foire aux Atrocités. Approche (a) méthode classique, petit (d), petit (f), enfin (a) Oui. Les questions réponses ci-dessous sont puisées de LA. Merci donc à CID VICIOUS. Qui que tu sois.



1/ Comment lire La Foire aux atrocités ?
Deux méthodes connues.
a) La méthode dite classique, éprouvante, qui consiste à lire le livre dans l'ordre.
b) Celle préconisée par l'auteur dans sa préface de l'édition 2001 : « Quant aux lecteurs qui se sentiraient quelque peu intimidés par la déconcertante structure narrative de La Foire aux atrocités (quoiqu'elle soit beaucoup plus simple qu'il y paraît au premier regard), ils devraient tenter une approche différente. Au lieu de commencer chaque chapitre par son début, comme dans tout roman traditionnel, contentez-vous d'en tourner les pages jusqu'à ce qu'un paragraphe retienne votre attention. Si quelque idée ou quelque image vous y semble intéressante, balayez alors du regard les paragraphes voisins jusqu'à ce que vous y trouviez quelque chose qui résonne en vous de façon à piquer votre curiosité. »
Deux méthodes connues, donc, et plusieurs à inventer.

2/ Qu'est-ce que La Foire aux atrocités ?
Plusieurs hypothèses.
a) Personne n'en sait rien, l'auteur y compris, mais plus malin que les autres, il se permet de faire semblant de savoir ; c'est ce qu'on appelle le « privilège de l'auteur ».
b) Un livre collage sur les symboles et autres icônes des années 60 : Marilyn Monroe, Malcolm X, J. F. K, Elizabeth Taylor, Abraham Zapruder, Ralph Nader, la guerre du Viêt-nam, Jackie Kennedy, Lee Harvey Oswald.
c) Une présucée de Crash ! dopée au napalm et au pop art, rythmée par le vacarme des hélicoptères Bell.
d) Une galerie de peintures dans un hôpital psychiatrique.
e) Une œuvre mineure de Williams S. Burroughs, signée par un anglais afin de respecter un système de quotas inconnu du commun des mortels.
f) Une tentative plutôt aboutie de conciliation de l'architecture et de la sexualité.

3/ Est-il vraiment nécessaire de lire La Foire aux atrocités ?
a) Oui.
b) Non.
c) Il existe autant de réponses à cette question qu'il y a de lecteurs sur Terre.

vendredi, mai 19, 2006

PEAU-AIME-(5)


Maintes fois j'ai tenté,
dans les fossés et les arbres,
quitte à m'écorcher les mollets aux ronces, à m'arracher les ongles.

De rapprocher des autres mon âme.
Quand bien même en eussions nous eu une.
Lacune.

Maintes fois j'ai réparé, effrité,
le sourire de la Joconde.
Une palette de coloridées,
des pinceaux ensilencés,
l'œil et le pouce. Dans l'ombre.

Concentré, militairement humble et effacé.
En bien, même, eussiez-vous osé vous dépeindre.

Comme disait Jeff Buckley,
au risque de le répéter,
Je n'aspire plus chaque jour qu'à ressentir les choses dans leur ultra-atomicité,
comme une mouche - sur le dos d'un chien - l'effet d'une bombe.


[Sensitivité] [Voiker]

mardi, mai 16, 2006

SEOUL-0506

7-12 mai 2006
Seoul - Pusan - Namyang - Changwon

Dans les coins et recoins de nos mémoires démolies par empilements successifs de données dérisoires et toxiques, s’échappent –en cherchant bien- des parcelles non modifiées de souvenir véritable.

J’ai rêvé dans ma chambre d’hôtel d’une rampe d’escalier, d’une lueur qui monte du rez-de-chaussée, mon corps qui se penche le premier, le côté gauche de mon visage que je sens chaud pendant le sommeil et qui soudain brûle et fond sous les flammes du troisième degré. De l’œil jusqu’au coin de ma bouche, une forme en V. Ma peau tendue après la fonte, mon œil au bacon.

Un aéroport dans le sud de la Corée, costard et cravate, le téléphone portable de ma femme qui sonne, c’est Pierre que j’ai revu à Seoul avant-hier soir après 23 ans d’ignorance. IL m’appelle d’une bande d’arrêt d’urgence après avoir perdu le contrôle de son véhicule, deux pneus éclatés, l’aile droite défoncée, nos rires s’emmêlent devant l’absurdité et nos souvenirs éthyliques récents. Je quitte le tapis roulant où valises, appareils numériques, écrans plasma et produits du terroir auraient bien voulu s’inviter dans le coffre de la voiture. Et arrivent finalement jusqu’au bout de mes doigts, là, maintenant.

Assis dans le coupé Mercedes qui trône sur un tapis persan au milieu des porcelaines du lobby de l’hôtel, je regrette de devoir me confirmer qu’il n’y a jamais rien eu à comprendre. De retour dans ma chambre, je regarde une bouteille plastique de coca light, sans ne pouvoir m’empêcher de penser qu’il lui manque quelque chose.

La Foire aux Atrocités. Mon livre de chevet semaines 19 et 20, pas plus de vingt pages par jour, en regard de la concentration nécessaire pour avancer. Pas de pilote de bombardier, pas de rencontre avec Elisabeth Taylor en allant aux toilettes dans l’avion, le visage de mon épouse n’épouse pas non plus la clarté du maquillage des sommets ensoleillés que nous survolons. L’étranger assis à côté de moi ne s’appelle pas le Docteur Nathan. Pas encore. Pas de rétrospective sur la vie et l’œuvre d’Eichmann dans les consommables en papier rangés dans la pochette du siège devant moi et qui harcèle mes genoux. Et Max Ernst, alors ?

C’est écrit quelque part dans le Libé du 10 mai : « murés dans un ennui qu’ils ne peuvent reconnaître comme tel parce qu’il est devenu l’élément constitutif, solidifiant, non seulement de leurs vies mais de l’ensemble du corps social. L’existence n’a pas plus de perspective sinon celle de l’opérationnalité sans joie des agents économiques et la conscience est si limitée dans ses fins qu’elle s’est atrophiée. »

D’avis de spécialiste, L’oxygène est un élément chimique toxique et corrosif assez peu répandu dans l’univers. Nous fonctionons pourtant avec. Grace à. Je me dis finalement que cela permet d’expliquer beaucoup de choses. Et beaucoup de gens.

Suis-je réellement intéressé de savoir à quelle date ma société sera rachetée par des Japonais ?

dimanche, mai 14, 2006

RENDEZ-VOUS-A-PARIS

Nouvelle.
Bonne.


La seule bonne nouvelle en 2006.
Un rendez-vous à Paris.
Ce qui reste des restes de ce qui se passe dans le monde frôle l'inutilité, dans son sens le plus désertique.




vendredi, mai 12, 2006

EXTENSION-DE-LA-LUTTE

Lutte.
Domaine.
Extension. Du domaine de la lutte. Domaine de l'extension de la lutte. La lutte s'ouvre de nouveaux horizons. Le blog de Skam est désormais la page d'accueil Explorer6 de l'ensemble des portables Samsung mis à la disposition des grands de ce monde dans le lounge première classe de Korean Air, member of Skyteam, aéroport d'Incheon, Séoul, Corée du Sud.


Intensification de la lutte - Preuve a l'appui...




samedi, mai 06, 2006

MIND-ATTITUDE-MAY-2006

Mind attitude.
Don't really care about the direction. Simply care about the directsound.
NEW from May06 - right-side menu homemade monthly embedded dailymotion clip - Voiker's recommended track for browsing this site.

Just click on it... it's on your right

vendredi, mai 05, 2006

PEAU-AIME-(4)

Je me dis...
que c'est un peu comme lancer un caillou.
Depuis le bord du lac.
De s'attendre à le voir ricocher.
De se surprendre à vouloir bien le lancer.
De s'imaginer les ronds dans l'eau qu'il fait,
d'espèrer qu'il ira assez loin,
sans pour autant troubler de trop.

La surface de l'eau.

Mais même en été,
certains lacs sont gelés.

Un jour. Autre.
Peut-être que ce sera toi.
Qui écrira.

Avec de l'eau du lac.


[Raté d'une vieille amitié] [Voiker]

FIN-DE-LOM

Cross-thema message also duplicated in Idrenblicy


La fin.
De l'homme.


Potentiellement marrant, pourtant, finalement. Blessure mentale jour après jour devant les spasmes incandescents de la fin de l'homme. Assis sur mes propres épaules, à me regarder penser et travailler, à me sentir dégouté et combatif. Pas de pièce à une seule face. Ecœuré des idées de modèles, des systèmes systémiques, des organisations organisatrices côtoyés. Le pire avec la Chine, des nuées de gens qui se pensent être au début de l'homme et qui accélèrent leur propre fin, esclaves de la duplication inconsciente et ($)avide($) de nos civilisations autodestructrices de la valeur du Sens.

Le rasoir Fusion présenté récemment par Gillette, l'illumination du naufrage: ne plus rêver d'être illuminé vers le haut. Le plancher se dérobe, une ouverture violente comme un coup de hachoir dans la viande tendre sur l'étal du boucher, et de traverser la viande, la table, le carrelage au sol, les fondations, la terre entière. Et ma tête avec.

Le rasoir à cinq lames, symbole le plus morbidement flamboyant de la fin du règne humain. Je n’ai même plus envie de m'expliquer là-dessus.

En faire une jolie sculpture au milieu du jardin.

J'ai l'image qui se forme dans ma boîte crânienne du visage jubilatoire d'un directeur de marketing qui tourne en rond autour d'une table de réunion, devant des collègues au regard envieux et admiratif, exultant ses pussions sexuelles dans un geste conquérant, le bras levé et son prototype de cinq lames levé vers le ciel. Toute l'évolution de l'intelligence humaine résumée dans cette image, des millions d'année pour ça. La consécration ultime, comme la concentration immédiate d’un milliard d’étoiles dans un cube qui tiendrait dans la main.

Concentré radioactif de connerie neuronale. Vomissure cérébrale portant mentions légales et date limite de consommation.

PEAU-AIME-(3)

Je rêve éteint parfois de retrouver l'insouciance et la brume,
le sublime, caresser les craquelures,
les photos du passé,
ne plus penser à rien,
ne plus parler de rien,
ou de choses minimes,
de l'eau du bain.

[Immersion] [Voiker]

jeudi, mai 04, 2006

MALAISE

"Think different" is for me the second step after one becomes aware step one is "think". Think about it. (Voiker)

"Le mariage de la raison et du cauchemar qui a dominé tout le XXe siècle a enfanté un monde toujours plus ambigu. Les spectres de technologies sinistres errent dans le paysage des communications et peuplent les rêves qu’on achète. L’armement thermonucléaire et les réclames de boissons gazeuses coexistent dans un royaume aux lueurs criardes gouverné par la publicité, les pseudo-événements, la science et la pornographie. Nos existences sont réglées sur les leitmotive jumeaux de ce siècle : le sexe et la paranoïa. La jubilation de McLuhan devant les mosaïques de l’information ultra-rapide ne saurait nous faire oublier le pessimisme profond de Freud dans Malaise dans la civilisation. Voyeurisme, dégoût de soi, puérilité de nos rêves et de nos aspirations – ces maladies de la psyché sont toutes contenues dans le cadavre le plus considérable de l’époque : celui de la vie affective."
"J’ajouterai que selon moi l’équilibre de la réalité et de la fiction s’est radicalement modifié au cours de la décennie écoulée, au point d’aboutir à une inversion des rôles. Notre univers est gouverné par des fictions de toute sorte : consommation de masse, publicité, politique considérée et menée comme une branche de la publicité, traduction instantanée de la science et des techniques en imagerie populaire, confusion et télescopage d’identités dans le royaume des biens de consommation, droit de préemption exercé par l’écran de télévision sur toute réaction personnelle au réel. Nous vivons à l’intérieur d’un énorme roman. Il devient de moins en moins nécessaire pour l’écrivain de donner un contenu fictif à son œuvre. La fiction est déjà là. Le travail du romancier est d’inventer la réalité."
J.G. Ballard - Crash! - 1974