vendredi, juin 02, 2006

PEAU-AIME-(6)

Jour après jour.

Jour après jour de verre en verre,
et puis de bars de nuit en d'autres verres.
Les rêves s'évanouissent sans bruit
au bout d'un comptoir ivre d'ennui,
ivre de vin, ne plus se mordre les mains.
...
...
Le rythme régulier des vagues
ne t'a jamais emmené nulle part.
Ces maigres filles que tu entraînes
dans des hôtels de bord de mer,
pour un naufrage en solitaire.
[Jour après jour] [Philippe Pascal] [Marc Seberg 83]

25 commentaires:

Hunter A Parano a dit…

Mon commentaire n'a pas sa place sur cette article, mais peu importe, quoique ...

Hier, m'accordant le droit de réfléchir et de m'évader, j'ai lu entièrement les articles de ton blog, surtout ceux que je n'avais pris la peine de lire que d'un oeil. J'ai appris, et ai envie de découvrir,et d'agrandir ma blibiothèque, surtout ma vision.

Le plus étrange dans tout ça, ce qui s'àvère être le plus concordant est que ce même jour j'ai reçu immortel, colis égaré par la poste depuis plusieurs semaines.

Ma tête est pleine d'idées, d'images, d'envies. Et je ne trouve pas le temps de les écrire, de les dessiner et de les faire. Pourquoi ?
Tout ça va changer.

Merci cousin

D'Arcy a dit…

Je suis... troublé par ton message, zincou. De manière positive, je trouve pas de terme pour parler de troublage positif...

D'abord je profite de l'occasion que tu m'ouvres dans ces lignes pour te remercier de notre amitié qui s'est solidifiée vitesse grand-V depuis la Cousinade.

J'aime la sincérité de tes messages, sur mon blog et sur le tiens aussi. C'est raffraichissant, si je peux tenter d'expliquer mes sentiments.

Je suis heureux que mon Blog te stimule. C'est bien et c'est pas bien en même temps.

Ce qui est bien, c'est que tu prennes conscience que tu as envie de faire pleins de trucs, et SURTOUT de les exprimer ('de les faire' comme tu dis) et SURTOUT de t'en rendre compte tout seul, c'est hyper important. J'y suis pour rien, bravo. Le problème est le temps, encore et toujours le temps. Jamais de problèmes d'idées ni de moyens. Juste le temps.

Ce qui est moins bien, c'est qu'en prenant conscience que tu vas te mettre à agrandir ta vision et à faire des trucs, tu es déjà en train de comprendre que les journées sont courtes, que la vie est ultra-courte, par rapport à tous ce qui va venir s'accumuler dans le tiroir 'à faire' ou 'à savoir 'ou 'à comprendre'. Et ça c'est le truc le plus désespérant que je connaisse. A côté de ça, fixer des priorités dans ce qu'on veut faire c'est du pipi de chat.

Avant-hier soir, j'ai eu une discussion avec ma fille, pour tenter de lui faire prendre conscience exactement de ce que tu m'écris ce matin: l'envie de découvrir. (qu'elle n'a pas encore, elle est toujuors en roue libre sur le surf quotidien d'une vie sans problématiques). Je lui ai dis texto: "moi, je me trouve tous les jours cons, et je donnerais n'importe quoi pour être à ta place pour commencer dès ton âge des tas de choses que j'ai commencé trop tard. Je ne sais rien sur rien. Tu vois, je regarde le ciel le soir et je ne suis pas foutu ne nommer toutes les étoiles. Et tu le vois l'oignon, sur la table ? Il y a des gens qui peuvent tenir une heure rien qu'à parler sur l'oignon. Et moi j'en suis pas capable."

Quant à Immortel, c'est ce que j'appelle les imbrications. Jung appelait ça autrement, faudrait que je regarde (et je vais lefaire...!)

D'Arcy a dit…

Il fallait lire 'Et moi j'en suis incapable" dans le commentaire ci-dessus, bien évidemment...

D'Arcy a dit…

De conclure avec S. LEM:

le drame de l’existence se joue entre un cochon et l’être sublimé en quoi peut le transformer l’effort de la culture.

gmc a dit…

gmc n'a pas la même appréciation que toi, Voiker:

culture: revêtement superficiel permettant à l'ego de se survaloriser indûment, rien d'autre.

ceci est dit pour la face "revendiquée" de la culture (par exemple, personne ne veut considérer que le nazisme est le résultat de la culture occidentale, personne ne veut assumer le fait que l'occident génocide par "omission" plus de 100 millions de morts de faim PAR AN alors qu'il a les moyens techniques de les nourrir depuis 30 ans,tu sais combien font 30 fois 100 millions, n'est-ce pas?), c'est très sélectif en fait l'emploi de ce mot...

bon, à la prochaine visite, je ferai un poème, promis ;-)

D'Arcy a dit…

Salut GMC,
je me demande si un jour je saurai qui tu es, male or female, true or false...
Merci en tout cas pour être passé chez moi et avoir laisser un petit papier dans la boite aux lettres. J'y réponds, même si toi tu n'as pas répondu aux miens sur ton blog à toi... juste un constat, pas de judgment (c'est pas le style). Pas facile de te coincer pour discuter avec toi....
parfois tu pars en vrille (loin là-haut bien haut dessus des Cyrrus), sur le Blog de Skam, et parfois tu coupes les têtes avec ue machette comme récemment dans des échanges de commentaires sur ton blog.... mais j'avoue que ton interlocuteur avait la bêtise facile.

Pour en revenir à ton commentaire, je prends le sens du mot culture dans son sens le plus général, le plus large, au point ou je ne fais plus la différence entre Connaissance et Culture, la Culture, c'est Connaitre.

Pour la culture avec le petit c, je suis tout à fait d'accord avec ta définition. exemple en pratique: je mattais l'autre soir Culture avec un grand 'c'. Une fois terminé, je zappe et je tombe sur la soirée des Molières, culture avec un petit 'c'. en plein dans le revêtement superficiel, à la fois de ce qui y participent, et de ceux qui regardent et en parleront avec les collègues ou la famille le lendemain matin...

D'Arcy a dit…

NB: le grand 'C' que je mattais sur Arte c'était 'le Cauchemar de Darwin'...

gmc a dit…

salut voiker,

la machette sort quand la direction prise par l'échange mène vers des polémiques stériles, du style, "j'ai raison et tu as tort", genre de trucs sans intérêt; ceci arrive quand l'interlocuteur ne cherche qu'à défendre des points de vue indéfendables, généralement pour justifier ses propres comportements erratiques (nb: après il viendra se plaindre qu'il a pris des baffes alors qu'il lui aurait suffi de relever la tête pour voir qu'il fonçait droit sur une porte vitrée blindée...).
gmc n'a pas répondu à tes commentaires par inadvertance et probablement parce qu'il avait à ce moment autre chose de plus urgent à faire; le commentaire sur l'analyse des mots contenus dans les poèmes ne donnait pas l'impression de nécessiter une réponse; seul le poème que tu avais posé aurait pu bénéficier d'une réponse; néanmoins ne pense pas qu'il s'agi d'une mesure d'ostracisme à ton égard, ce n'est pas le cas, gmc peut même te présenter des excuses à ce sujet si tu l'estimes nécessaire.

D'Arcy a dit…

Merci pour ton message.
Rien n'est jamais nécessaire.
J'ai beaucoup d'estime pour la seconde partie de ton message, très noble. Je voulais que tu le saches.

Je comprends parfaitement la technique de la machette. La vitre était bien vitrée et blindée, pourquoi ne la voyait-il pas ? Ou la voyait-il mais refusait d'accepter de voir la défaite... Quelle bétise aveugle, et que d'énergie qui s'échappe vers nulle part.

Quant à l'analyse du contenu de tes messages, je voulais positionner sur ton blog un papier en rupture, structuré, par rapport à l'hémorragie littéraire de tes textes. Un petit caprice, comme quelqu'un qui construirait un barrage au milieu de l'océan, juste pour voir. Je sais pas si j'arrive à te transmettre l'idée derrière l'image...

Regards.

gmc a dit…

il n'y a ni défaite ni victoire, il n'y a que d'incessants monologues de la pensée.

l'image du barrage est assez juste mais la démarche ne peut aboutir à quelque chose de clair, ceci pour plusieurs raisons dont la moindre est le fait que gmc se sait n'être que la main qui tient le stylo ou les doigts qui frappent le clavier, il n'est qu'une forme d'outil par où transitent ces textes.d'autre part, un seul texte peut contenir plusieurs sens différents, plusieurs points de vue divergents et cela, le processus mental n'est pas à même de l'appréhender.
quelque part, l'approche picturale que tu avais ressenti il y a quelques semaines est une méthode d'approche de ces textes plus performante que toute tentavive d'appropriation mentale (si le support papier t'intéresse, fais passer un mail avec ton adresse postale, un recueil de gmc sort dans trois semaines et l'éditeur pourra t'envoyer une note d'information/bon de commande, l'éditeur compte également organiser une journée dédicace dans une librairie du 13ème mais il lui faut des adresses franciliennes à qui envoyer des invitations; une partie des textes figurait sur le blog mais ils n'y sont plus).

D'Arcy a dit…

Volontiers partant pour le vernissage.

Comment te faire parvenir une addresse postale si je ne connais point ton email ?

Si ta main et par la-même toi-même n'est qu'un transmetteur, alors où/qui/quoi est la source ?

La

D'Arcy a dit…

La beauté et/ou l'horreur du monde s'exprime au travers de ta main, mais comment ne pas reconnaître le travail de captage et d'interprétation que tu fais de leur expression immédiate ?

La nature/vie/monde ne peut s'exprimer si personne n'est là pour en concevoir l'expression: un arbre qui tombe mort au fond de la forêt ne fait aucun bruit s'y personne n'est là pour l'entendre....

Quelle est alors la fiabilité de ton oreille/main à saisir ce son non-volontaire ? Est-ce le son que tu cherches à saisir, ou un bruit qui tente de rappeler à qui veut bien l'entendre ce que fut l'arbre avant sa chute ?

gmc a dit…

pour le mail, c'est gm.chenot@tele2.fr, il figure sur le blog gmc.

il n'est pas possible de "saisir", il est juste possible d'être disponible pour laisser s'exprimer ce qui veut s'exprimer; si gmc voulait s'en saisir, ce ne serait pas posssible, il ne peut que collaborer en se laissant faire; pour reprendre une expression bouddhiste (mais qui pourrait être tout aussi bien chrétienne ou autre, peu importe), gmc est dans la non-action et le flux passe au travers de cette forme mentale; plus le mental est calme et lisse, plus le flux est apte à se manifester dans de bonnes conditions.

sur ce qu'est la source, depuis que le monde est monde, tous ont dit qu'on ne pouvait rien en dire, gmc ne fait pas exception; d'autant plus que c'est la pensée qui pose cette question. "comprendre" est le synonyme de "avoir" ou "posséder" en termes mentaux.
à ceci, on ne peut rien com-prendre, on peut juste co-naître

D'Arcy a dit…

En japonais, comprendre se dit 'WAKARU'; sémantiquement (dans les kanjis) le sens correct du mot signifie RASSEMBLER (idéogramme venant du passé agricole, rassembler ensemble des épis de blé). Comprendre ne veut donc pas dire que l'on a compris le sens, mais plus humblement que l'on a rassemblé en soi les éléments transmis. Assez prcohe de ta déf 'avoir' ou 'posséder'.

Je comprends (donc) ton paragraphe sur la non-saisie, et comprends mieux ton approche transmetteur. Aspires-tu à muter vers l'espace ou seul le vide garantit une conductivité/transmission maximale des signaux ?

Ta 'conductivité' me fait penser à une autre idée zen, celle qui dit qu'il faut savoir prendre une douche et savoir imaginer les gouttes, non pas frapper ton dos et retomber, mais les imaginer te traverser de part en part. Laisser passer le signal... Je me suis déjà laissé dériver comme ça sous la douche, et ça marche...

Reality is just a point of view...

gmc a dit…

gmc est dans le non-désir, il prendra ce qui viendra, ceci n'est plus son problème.

dans le genre, petite citation extraite du Soutrâ de l'Entrée à Lankâ (à paraître chez fayard en juillet-août prochain):

"Les idées fictives se nourrissent
Des erreurs suscitées par les apparences
Ces idées sont donc le réel
Puisque les apparences ne sont pas des idées"

mignon tout plein, non?

D'Arcy a dit…

Mignon, mais je l'ai relu 5 fois... et peut-etre bien que je vais la relire encore....

Pour ta premiere phrase, ca colle assez bien avec le message (merci Bashung) sous ma pendule de droite: A l'avenir, laisse venir, laisse le vent du soir décider...

gmc a dit…

très bonne phrase de bashung

D'Arcy a dit…

Je croyais qu'il n'y avait qu'un GMC, je decouvre e ncliquant here and there qu'il y a un GMC au carre.... je vais aller faire un tour...

Anonyme a dit…

Bel echange,... loin de vous, mais interresse,...

D'Arcy a dit…

Cher Docteur,
je n'ose imaginer ce que ce genre d'échange pourrait donner si d'aventure vous vous y immisciez...

J'attends 2 choses de votre part, Docteur COOK:
1) que vous vous jetiez par dessus bord et m'aidiez à me noyer dans les commentaires,
2) que vous trouviez un canot de sauvetage pour y confectionner votre propre Blog; je sais que votre esprit dépasse de loin les échos encore trop faibles émis par les médias actuels que vous utilisez...

Anonyme a dit…

ivre de vin, ne plus se mordre les mains.

-Je saoule mes riens-

Polyphème a dit…

Voiker, vous évoquez Jung à propos d'imbrications. Je crois que vous voulez faire référence à ce qu'il désignait sous le terme de "coïncidences significatives", qu'il aimait à illustrer par le fameux exemple du scarabée. Jung parlait aussi, pour saisir la trame de ces "imbrications" (terme plutôt employé par Raymond Abellio), de "liaisons non causales". Nous retrouvons là l'une des facettes des "correspondances" de Baudelaire, à propos desquelles j'ai eu le plaisir de vous laisser mon premier commentaire sur votre blog (et je ne suis pas surpris, compte tenu de ce qui est évoqué ci-dessus, de constater que tout cela part d'une chanson de Marc Seberg, l'une de mes préférées).

Polyphème a dit…

Par habitude de vous lire sous ce pseudo, je vous ai appelé Voiker. Il fallait bien entendu lire Personne...

D'Arcy a dit…

Polyphème> Je viens grâce à vous de relire cet échange avec GMC; et de constater que rien n'a changé depuis le temps, les idées échangées alors sont toujours vivantes en moi, peu distordues...

Réel plaisir de lire que vous appréciez Marc Seberg.

Les Liaisons non causales. Cetaines d'ailleurs s'imposent pourtant plus que d'autres, c'est étrange. Elles mériteraient d'être hiérarchisées...

Polyphème a dit…

Personne> Hiérarchiser les liaisons non causales, oui, pourquoi pas... mais selon quels critères ? Comment mesurer leur degré d'effectivité, dès lors que la perception en est variable selon l'individu qui les éprouve ? Une approche possible pourrait consister à prendre en compte la dimension de leur action (ex : physique, psychologique, artistique, philosophique...). Mais cela ne supposerait-il pas, au préalable, de les catégoriser ? Tâche pour le moins ardue, j'en conviens, mais ce peut être un beau défi que d'escalader le Surréel par cette face-là.
Concernant Marc Seberg, que j'ai découvert dès la sortie de "83", il constitue avec Marquis de Sade mon groupe français préféré, rivalisant avec Joy Division dans mes goûts musicaux. J'ai eu le plaisir de voir Marc Seberg deux fois sur scène : lors de la tournée "Autres Chants" avec le scénographe Hervé Lelardoux, puis celle de l'album "Lumières et Trahisons". Je ne me suis jamais remis du spectacle "Autres Chants", à l'instar de ma première écoute de "Closer". Dans ces deux moments, j'ai reçu quelque chose qui tenait à la fois du don et de la blessure.