mercredi, mars 29, 2006

STANISLAW-LEM-GONE

Stanislas, ou Stanislaw LEM n'est plus.

Tant pis pour tous, lui et nous et tous ceux qui le liront un jour, dans dix, cent ou mille ans.

LEM était -soit dit en passant- un nom de prédilection pour écrire de la SF; n'est-ce pas l'anacronyme du Lunar Excursion Module...

J'ai découvert LEM il y a une dizaine d'années au travers du film SOLARIS d'Andrei Tarkovsky. J'ai ensuite relu plusieurs fois le livre à différentes époques, pour admirer tant la qualité du fil philosophique qui parcourt le roman, que la noble humilité de la retranscription cinématographique de Tarkovsky. Je me souviens aussi de cet ami japonais qui m'avait dit que LEM dans sa jeunesse buvait jusqu'à plus d'heure avec son meilleur ami à l'époque, Karol Jozef Wojtyla, plus connu sous le nom de Jean-Paul II. Ouverture de l'esprit de l'auteur, qui ne croit pas en Dieu pour des 'raisons morales', mais qui a su donner tant de dimension(s) à ses romans...

De LEM, je retiens des thèmes comme l'incapacité à communiquer entre les mondes, les civilisations, notamment dans 'La Voix du Maitre' et 'EDEN'. Dans ce dernier, LEM y situe la rencontre avec une civilisation très avancée jadis -mais incapable aujourd'hui de s'élever pour nouer un contact avec l'extérieur. Le thème de la civilisation décadente se retrouve également dans divers ouvrages, à différents stades de décrépitude, comme dans 'Fondation d'Asimov' (ou tout commence aux premiers balbutiements de la chute de la civilisation), ou dans 'Navigateurs de l'Infini" d'Ainé ou la civilisation est déjà entrée dans un renfermement sur soi.

DE LEM, je retiens le délire kafkaïen de 'Memoir Found in a Bathtub', qui porte bien la marque au fer rouge des errances au sein d'un système communiste. A rapprocher quelque part de 'La Maison aux Mille Etages' de Jan Weiss (écrit en 1919!) ou 'Troika' des frères Strugatsky, sur le thème d'un roman qui se situe dans les dédales grotesquement effrayants du pouvoir.

Saluer également 'Le Congrès de Futurologie', une oeuvre Dickienne même si les deux hommes avaient quelques problèmes pour se comprendre...

Enfin, mention tout à fait particulière à 'Return from the Stars', un bouquin qui me ressemble.

Comment fait-on pour avoir assez de temps pour se donner le temps de laisser partir son imagination aussi loin ?

Merci à Rod dans le blog duquel j'ai appris la nouvelle.
En savoir plus sur le site officiel de LEM.
En savoir plus chez Wikipedia.

mercredi, mars 01, 2006

RECTO-VER$O

A one Dollar bill.
Au RECTO, le président Georges Washington. Au VER$O, pour les observateurs, vous remarquez sur la partie gauche une pyramide. Pas très américain tout ça. Et de noter également que le haut de la pyramide semble se séparer, voire décoller...

La version officielle explique que "the separated cap of the pyramid, portraying the all-seeing eye, symbolizes that the United States is still far from finished. The Latin phrase Annuit Cœptis (He [God] has favored our undertaking) is located above the pyramid. NOVUS ORDO SECLORUM (New Order of the Ages) is shown on a ribbon below the pyramid. Written at the base of the pyramid in Roman Numerals is MDCCLXXVI or 1776, the year the United States Declaration of Independence was signed.

Adorable version de Vonnegut sur le même sujet: "s’ils examinaient leurs billets de banque, pour y découvrir un indice des buts que poursuivait leur pays, ils voyaient apparaître, au milieu de diverses autres formes baroques, le dessin d’une pyramide tronquée, surmontée d’un œil brillant. Le président des Etats-Unis lui-même aurait été fort en peine de dire ce que cela pouvait signifier. C’était un peu comme si le pays déclarait à ses citoyens : « La force est dans l’absurdité ».


END OF TRANSMISSION -----