mercredi, janvier 18, 2006

FIGHT-CLUB

Un long texte et un gros clin d’œil à Alex, qui m’avait conseillé de visionner Fight Club.
Ok, ok, c’est une bonne prod. américaine, avec les bons acteurs, dans les bons décors avec les bons effets spéciaux, et le message hyper-clair, histoire d’être sûr que les mange-burgers puissent dormir sans se poser de question quand ils ronflent l’esprit léger et l’estomac dilaté.

Ceci dit…


12 heures après mon retour d’Inde, je loue le film qui vient s’imbriquer en moi (voir IMBRICATIONS) avec des messages taylor-made pou mes synapses. Outre le laïus sur le syndrome IKEA, succulent (voir 7 DAYS IN INDIA), je m’imbrique dès ma descente d’avion dans le clin d’œil aux vaches indoues, dans le single-service life-style, dans les accidents d’avion.


Ci-dessous : Petit pot-pourri extrait du film


SINGLE-SERVING LIFE-STYLE

Pacific. Mountain. Central.
Loose an hour. Gain an hour.
This is your life, and it’s ending one minute at a time.
You wake up at Air Harbor International.
If you wake up at a different time, in a different place, could you wake up as a different person ?
Everywhere I travel, tiny life. Single-serving sugar, single-serving cream, single pat of butter. The microwave cordon bleu hobby kit. Shampoo-conditioner cambos. Smple-package mouthwash. Tiny bars of soap. The people I meet on each flight, they’re single serving friends. Between takeoff and landing we have our time together. That’s all we get.

Ndlr : Hier soir, je comptais le nombre de coups de tampon sur mes passeports: 233 vols internationaux. 99% de vols entre la France et le Japon, la Corée et la Chine. En moyennant le tout à 10 heures de vol par vol, et en divisant par 24, ça fait une centaine de jours passés dans l'avion... 3 mois dans les airs... et je compte pas les vols intérieurs en France, les vols sur Genève, et les vols intérieurs à l'étranger.
Dans un de mes tiroirs de bureau, j'ai ramassé ce matin 139 boardings pass, dont la moitié en EasyJets vers la Suisse.... Mais des vols d'une heure, ça compte pour du beurre....


RECALL

On a long enough time line, the survival rate for everyone drops to zero.
I was a recall coordinator.
My job was to apply the formula.
Take the number of vehicles in the field, A.
Multiply it by the probable rate of failure, B.
Then multiply the result by the average out-of-court settlement, C.
A times B times C equals X. If X is less than the cost of a recall, We don’t do a recall.

Ndlr : ça va vous faire marrer, mais ça fonctionne réellement comme ça dans l’industrie automobile (and I know what I am talking about…) et dans des tas d’autres domaines. L’équation qui tue : si le coût de prévenir le mal est supérieur à celui statistiquement envisageable si tu as vraiment un grave problème, alors surtout tu ne fais rien. Si c’est le cas inverse, tu anticipes le problème et tu en profites pour lancer une campagne publicitaire d’information sur le professionnalisme de ta société.


ILLUSION OF SAFETY

Everytime the plane banked too sharply on takeoff or landing, I prayed for a crash or a midair collision.
Anything. Life insurance pays off triple if you die on a business trip.
An exit-door procedure at 30.000 feet. The illusion of safety.
You know why they put oxygen masks on planes ? Oxygen gets you high. In a catastrophic emergency, you take giant panic breaths. Suddenly you become euphoric, docile. You accept your fate.
Emergency water landing, 600mph. Blank faces. Calm as Hindu cows…
- What do you do for a living ?
- Why ? So you can pretend you are interested ?

Ndlr : Prendre l'avion. J'en ai plein les bottes. Je croise les bois et je touche du doigt, en tappant ces lignes. Même le concorde s'est planté, alors pourquoi pas mon prochain vol, hein ? Ou le tiens ? non ?

L'Emergency Flight Card dans Fight Club (click HERE si vous en voulez plus) souligne brillamment la pseudo-réalité dans laquelle on nous fait vivre et circuler. Une fois sur 3, je me réveille en sueur dans l'avion parce que j'étais en train de rêver qu'on se plantait. Pourtant mon ex-boss m'a expliqué long time ago que lors du décollage et de l'atterrissage, à moins d'oublier de lever l'appareil ou de rater la piste, les forces extérieures étant si forte sur la carlingue, il est quasi-impossible de crasher l'appareil. Le seul endroit délicat dans un vol, c'est quand le pilote change de vitesse 5 à 10 minutes après le décollage: s'il rate la manœuvre, les moteurs se coupent, et là tout est terminé. Vous ferez attention la prochaine fois, en fin d'ascension: pendant une trentaine de seconde, on ne les entend plus, les moteurs; seul le bruit du vent à l'extérieur vous remplit les oreilles...

" j'aimerais faire comme tout l'monde,
trouver ça naturel,
d'être expulsé d'une fronde,
jusqu'au milieu du ciel.
Qu'elle parait minuscule
cette piste en béton,
j'ai peur de l'avion... "
(F. Cabrel - La chanson HERE)

J'avais prévu de me payer pour Noël un bouquin sur la manipulation qui est faites de la 'non-catastrophe'. On nous fait croire que tout est 'safe' en ce bas monde. On sait très bien que l'A380 se plantera un jour... mais surtout chasser l'idée (anti-commerciale, non ?), nous laisser vivre dans un monde aseptisé où la mort n'existe plus, non. On disparaît de vieillesse, et tous les autres n'ont vraiment pas eu de pot. Il fallait le commander, ce livre, et comme je m'y suis pris trop tard (pas le genre de bouquin qu'ils laissent traîner dans les rayons, à la FNAC ?!), ce n'est que simple partie remise pour moi: "l'Accident Originel" de Paul Virilio, Galilée, Paris, 2005, 168 pages, 24 euros. Surtout, Lire HERE.


WE ARE BY-PRODUCTS

I had it all.
I had a sofa that was very decent.
A wardrobe that was getting very respectable.
I was close to being complete.
We are consumers.
We are by-products of a lifestyle obsession.
Murder. Crime. Poverty.
These things don’t concern me.
What concerns me are celebrity magazines, television with 500 channels, some guy’s name on my underwear. Rogaine. Viagra. Olestra.
I say never be complete. I say stop being perfect. I say let’s evolve. Let the chips fall where they may.
The things you own end up owning you.

Ndlr : c’est clair, non ?……………………………………… ! ! ! non ?
...
...
Merci encore, Alex.

3 commentaires:

Hunter A Parano a dit…

Ah franchement ça me fait plaisir. D'habitude quand je conseille un film, c'est toujours un gros raté, mais j'étais sur que tu comprendrais le film. Pour informations, si vous avez bien compris l'histoire du penis, "tout le monde dans la salle l'a bien vu mais personne n'ose dire quelque chose". Eh bien avec le personnage de Taylor Durden apparaisse dans le film, on le voit à plusieurs reprises. Par exemple, quand JAck fait des photocopies "tout n'est qu'une copie d'une copie", le patron arrive et parle jack. Maintenant reprennez la même scène mettez sur pose et faites passer la scène au ralenti et regardez qui est accoudé sur le patron. ??? ahah, normalement en lisant ses lignes, généralement on se sent vexé car la première fois on avait cru voir un truc, mais on se dit qu'on a du avoir une illusion. Résultat, on a envie de le revoir.

Hunter A Parano a dit…

" Nous sommes les enfants oubliés de l'histoire, nous n'avons pas eu de grande guerre ni de grande crise. Notre guerre est spirituelle. La grande crise c'est nos existences ."

" Tu as une classe entière de jeunes hommes et femmes forts et solides, et ils veulent donner leur vie pour quelque chose. La publicité les fait tous courir après des voitures et des vêtements dont ils n'ont pas besoin. Des générations entières travaillent dans des métiers qu'ils haïssent, uniquement pour qu'ils puissent acheter ce dont ils n'ont pas vraiment besoin. "

Il faut à l'homme une raison de vivre.

D'Arcy a dit…

Alex,
effectivement, je suis vexé.
J'ai repéré du subliminal en fin de film, mais je l'ai pas vu passer lors de la scène de la photocopieuse.....

Fait - - - - -
va falloir le relouer......