mardi, avril 11, 2006

RPG1: FREEWILL (2)

Libr2.

Arbitr2.
PGT/RPG
Programme des Grand Travaux, Section ReProGramming

Addition suite commentaires sur premier POST thème FREEWILL. Tout le texte ci-dessous est outrageusement puisé dans le "Traité d'Athéologie" de Michel Onfray.

L’appareillage, la technique, la logique, la métaphysique du droit découlent en droite ligne de ce qu’enseigne la fable du Paradis originel : un homme libre, donc responsable, donc possiblement coupable. Parce que doué de liberté, l’individu peut choisir, élire et préférer ceci plutôt que cela dans le champ des possibles. Toute action procède donc d’un livre choix, d’une volonté libre, informée et manifeste.

Le postulat du libre arbitre est indispensable pour envisager la suite de toute opération répressive. Car la consommation du fruit défendu, la désobéissance, la faute commise dans le jardin des Délices, découlent d’un acte volontaire, donc susceptible d’être reproché et puni. Adam et Eve pouvaient ne pas pêcher, car ils ont été créés libres, mais ils ont préférés le vice à la vertu. Ainsi peut-on leur demander des comptes. Voire les faire payer. Et Dieu ne s’en prive pas qui les condamne, eux et leur descendance, à la pudeur, à la honte, au travail, à l’enfantement dans la douleur, à la souffrance, au vieillissement, à la soumission des femmes aux hommes, à la difficulté de toute intersubjectivité sexuée. Dès lors, sur ce schéma, et en vertu du principe édicté dans les premiers moments des Ecritures, le juge peut jouer à Dieu sur terre…

Quand un tribunal fonctionne sans signes religieux, il s’active pourtant en regard de cette métaphysique : le violeur d’enfant est libre, il a le choix entre une sexualité normale avec un partenaire consentant et une violence ahurissante avec des victimes détruites pour toujours. En son âme et conscience, doté d’un libre arbitre qui lui permet de vouloir ceci plutôt que cela, il préfère la violence – quand il aurait pu décider autrement ! De sorte qu’au tribunal, on peut lui demander des comptes, vaguement l’écouter, ne pas l’entendre et l’envoyer passer des années dans une prison où probablement il se fera violer en guise de bienvenue avant de croupir dans une cellule d’où on le sortira après avoir négligé la maladie qui l’afflige…

Qui accepterait d’un hôpital qu’il enferme un homme ou une femme à qui l’on découvrirait une tumeur au cerveau – pas plus choisie qu’un tropisme pédophilique – dans une cellule, l’exposant à la violence répressive de quelques compagnons de chambre entretenus dans la sauvagerie éthologique d’un confinement cellulaire avant de l’abandonner, un quart de son existence, au travail du cancer, sans soin, sans souci, sans thérapie ? Qui ? Réponse : tous ceux qui activent la machine judiciaire et la font fonctionner comme une mécanique trouvée aux portes du Jardin d’Eden sans se demander ce qu’elle est, pourquoi elle se trouve là, de quelle manière elle fonctionne…

Cette machine de la colonie pénitentiaire de Kafka produit ses effets au quotidien dans les palais dits de justice européens et dans leurs prisons attenantes. Cette collusion entre libre arbitre et préférence volontaire du Mal au Bien qui légitime la responsabilité, donc la culpabilité, donc la punition, suppose le fonctionnement d’une pensée magique ignorant ce que la démarche post-chrétienne de Freud éclaire avec la psychanalyse et d’autres philosophes qui mettent en évidence la puissance des déterminismes inconscients, psychologiques, culturels, sociaux, familiaux, éthologiques, etc.

1 commentaire:

Hunter A Parano a dit…

Pourquoi Dieu les a mis en présence d'un fruit ? Pourquoi a t-il laissé Eve manger le fruit ? Pourtant les fruits c'est bon, il faut en manger 10 par jour. Alors pourquoi Dieu n'a pas laissé Eve manger un fruit bon pour sa santé ? Peut être avait-il peur qu'elle rejoigne le mouvement "mangez des pommes" et qu'elle encourage le CPE.

N'oublions pas que Dieu est une invention de l'homme, on lui fait dire ce qu'on veut.