vendredi, avril 07, 2006

RPG1: FREEWILL

Libre.

Arbitre.
PGT/RPG
Programme des Grand Travaux, Section ReProGramming
Et Table Rase pour se débarrasser définitivement du vokable.
De manière générale, le libre arbitre décrit la propriété qu’aurait la volonté humaine de se déterminer librement - voire arbitrairement - à agir et à penser, par opposition au déterminisme ou au fatalisme, qui affirment que la volonté est déterminée dans chacun de ses actes par des forces qui l’y nécessitent.
Se déterminer à ou être déterminé par : tel est tout l’enjeu de l’antinomie du destin et du libre arbitre. Le problème, c'est qu'il n’est pas exagéré d’écrire que le concept de libre arbitre fut inventé pour disculper Dieu de la responsabilité du mal en l’imputant à sa créature. Ceci apparaît avec clarté dans le traité De libero arbitrio d’Augustin d'Hippone, fondé sur le dialogue d’Evodius et d’Augustin. Evodius pose le problème en des termes abrupts : « Dieu n’est-il pas l’auteur du mal ? ». Si le péché est l'œuvre des âmes et que celles-ci sont créées par Dieu, comment Dieu n’en serait-il pas, in fine, l’auteur ? Augustin répond sans équivoque que « Dieu a conféré à sa créature, avec le libre arbitre, la capacité de mal agir, et par-là même, la responsabilité du péché ».
Tout ceci est d'une mékanique adorable: l'homme est une kréature qui peut se tromper, car son kréateur, dans un élan de bonté, lui a laissé la possibilité d'en faire ainsi: par là-même, se voit expliquée et justifiée l'erreur fatale (pour eux) du tandem Adam et Eve dans la fable de la kréation, et de là démarre la névrose de tout le monde sur l'incertitude de rentrer -ou pas- au paradis qui suivrait la mort. Majiiiiiiiistral.
Ceci impliquant cela, les répercutions sont donc que:
- quand on parle de libre arbitre, on utilise du vocabulaire religieux
- on manipule une invention dont l'objectif est de laisser croîre (à ceux qui y croit) que Dieu reste impeccable (coupable, mais pas responsable, comdab).
Place nette: virer la notion de libre arbitre, ne parler que de choix autonome.
Je rajoute -point of view- qu'en fait, Saint Augustin a purement élucidé le problème à l'envers: je pencherai plus pour une version où "Dieu a conféré à sa créature, avec le libre arbitre, la capacité de bien agir, et par là même, la responsabilité de la bonne action".

2 commentaires:

Hunter A Parano a dit…

Je l'attendais cet article sur le libre arbitre. Maintenant je me pose des questions :

- Dieu a peut être écouté son libre arbitre ? :)
- Après avoir lu les orgines du libre arbitre, on en déduit donc que la religion n'accepte de nous que notre partie respectable, en scindant l'homme en deux. En suivant cette logique, la religion ne nous aime donc pas et n'accepte pas l'homme dans sa totalité. Qui du curé ou du religieux doit alors se confesser ?
- Si on ne croit donc pas en la destiné, revendiquée par la religion, mais qu'on préfère le libre arbitre, terme religieux qui condamne une liberté d'agir et de pensée. Cela signifie donc qu'on ne croit pas en Dieu, mais en ses convictions, ses actes, et en soi. Bref, quel mot dois je utiliser maintenant, étant donné que je ne crois pas en la destinée, et que le libre arbitre vient des religieux ?
- c'est gâce au libre arbitre de Judas que Jésus a pu faire son numéro de magie. Le libre arbitre de Judas était-il écrit dans sa destiné ?
- Vous trouvez pas que c'est un beau bordel tout ça ?

Nevermind

D'Arcy a dit…

J'adore tes remarques. Je vais rebondir pour nous faire plaisir:

Ta première remarque:
D'abord, Dieu n'existe pas. Donc pourquoi se poser la question de savoir s'il a écouter ou non son libre arbitre...
Mais admettons et rentrons dans la réflexion: S'il a écouté son libre arbitre, c'est à quel niveau ? Celui de laisser le même libre arbitre à sa
kréation ? Quel est alors le libre arbitre de Dieu ? Cela implique qu'il connaisse ce qu'est le péché. Mais il en est incapable par définition, il ne
peut faire le mal; mais admettons qu'il puisse concevoir ce qu'est le mal (en gros, c'est de désobéir à ses consignes). Pourquoi est-il assez
mazo pour laisser le choix de lui désobéir ? Pour que les hommes qui le méritent trouvent le chemin vers lui ? Dieu est donc Mégalo.
Maintenant, peut-être Dieu sait-il concrètement ce qu'est le Mal: il bouffe au Flunch tous les midis et a en face de lui un mec qui s'appelle
Satan. Il voit très bien que ce gars là -selon lui- bouffe comme un porc. Et voila que le patron de la boîte s'assoie à leur table et annonce qu'il
lance un nouveau client sur la planète terre, un Homme qui aura le choix entre le bien et le mal. A vous messieurs de faire votre marketing pour
en faire votre fidèle consommateur. Voilà pourquoi l'Homme se retrouve flanqué du libre arbitre: il existe un patron encore plus malin dans la
hiérarchie qui laisse au tandem du Flunch le soin de comparer leurs parts de marché à l'échelle de l'univers. Sur terre, Dieu a mis le paquet au
niveau marketing, avec un bouquin best-seller pendant deux mille ans. Le problème -et on apprend ça au premier cours de vente- c'est qu'il
faut jamais faire la pub de la concurrence ni la dénigrer. QUI a part Dieu et les curés fait de la pub pour Satan ? hein ? je la pose, moi, la
question. Satan, il a pas contacté de maison d'édition et il emmerde pas les gens le dimanche matin avec des forces de ventes en soutane ! Ce
qui me fait dire que si ça se trouve, le Satan, il a jamais bouffé au Flunch, et que donc le Dieu il est parano. J'adore...

Ta seconde remarque:
L'home scindé en deux: je vais revenir la dessus bientôt, c'est encore plus subtil que ça: on oblige jusque dans les dédales de la justice à
scinder l'homme en deux, pour juger et punir. Alors que l'homme est dans beaucoup de cas TOUT sauf un produit simpliste et binaire.

Ta troisième remarque:
J'ai proposé "choix autonome"

Ta quatrième remarque:
je l'adore: on peut même décompiler le truc en disant que Dieu à donné le Libre Arbitre pour permettre un jour à quelqu'un d'aider à faire
buter son Fils. Faut avouer quand même que le Dieu il est un peu con.

Ta cinquième remarque:
Le bordel ? Oui, dans la tête de tous ces gens qui prennent toutes ces âneries pour parole d'évangile (superbe...!)