lundi, décembre 03, 2007

N.O.O.T.I. -(07)

J’aurais aimé être une femme, les choses seraient-elles à refaire. Et tout en me formulant, je mesure le poids des temps employés dans cette courte phrase rythmée d’une virgule, et j’oscille entre l’écrasement d’une idée qui n’en sera jamais qu’une, et cette puissante liberté infinie que nous avons tous à pouvoir exprimer et presque vivre, (hélas) souvent, dans le regret, ce que l’on appelle si communément une idée.

Tout est création, et je réfléchis intensément quand j’écris une chose aussi banale ; création dans la beauté quasi mystique de tout cet univers diffus qui gît en moi et qui motive ce qui émergera de moi, dans quelques secondes, dans quelques heures, dans quelques mois. Et je me rêve à pouvoir exploser de ce don ultime qu’est le don de soi, m’ouvrir jusqu’à l’essence même de l’essence qui m’est, dans l’intense sublime, le crucial de la définition de l’existence, avoir la conscience de l’instant où je serai la naissance d’une œuvre, une œuvre qui viendra de moi, quand mon corps se mariera avec le sien, que l’univers me traversera et que je saurai désespérément que je crée un pas de plus vers l’éternité et le dérisoire, et que des mois plus tard, naîtra l’œuvre d’art issue de cet instant intangible.

De la beauté de l’idée, de la beauté de l’émergence, de la beauté d’œuvrer dans le sens de la vie, d’être celle qui est et qui fera devenir.

Je ne dis plus rien, car la suite ne vaut plus rien. La lassitude du puit sans fond de mes sentiments lorsque je vois ces œuvres d’art l’arme à main, les bains de sang, l’arrogance identitaire, l’appétit de pouvoir, la petitesse fortifiante, les coups bas, l’appât du gain, la méchanceté à tout âge, la soif d’échec pour les autres ; l’horreur des pensées humaines.

J’en arrive à la certitude que la vie se déteste elle-même.


Not Out Of The Inn (numéro -07-)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et le vent dit "bientôt la poésie"...