mercredi, juin 07, 2006

CAT-SKIN-JACKET

"Morphéus, relevant la tête de sa table à dessin plasmatique, se demanda si nos vies n'étaient pas dominées par le conflit perpétuel entre instincts et raison. "Est-ce la guerre infinie entre notre cerveau le plus évolué et nos réflexes d'animaux?"
NB: Le néocortex, la partie la plus récente du cerveau, que nous avons en commun avec les plus grands mammifères, a pris chez l'homme une dimension importante."

Ni Voiker ni moi-même ne veulent réellement parler de conflit entre instincts et raison. Je ne sais s'il ne faut pas non plus réécrire le postulat, et parler de conflit perpétuel entre notre instinct (au singulier) et nos raisons (au pluriel), tant il est parfois vrai que l'on cherche des raisons pour atomiser notre instinct, tant il est vrai que les raisons qu'on l'on se donne de finalement 'ne pas faire' n'ont rien à voir avec Notre raison, et le plus souvent rien à voir finalement avec La raison imposée par des conditionnements multiples sociaux et religieux imprimés sur nos circuits neuroniques depuis l'âge tendre et l'âge ingrat.

J'envie parfois les animaux qui n'éprouvent pas le besoin de se poser autant de questions que nous, surtout quand il s'agit de savoir -comble du comble- si mon chat à plus d'un an ou pas, pour savoir si je dois lui acheter un paquet de Friskies pour chat adulte, ou des boites de Whiskas pour chat pré-adulte, tout en devant également me propulser dans son propre cerveau, et d'imaginer s'il les préfère au poulet, au saumon, ou s'il est végétarien, ce con de chat.

Eventually, does the mind rule the body or does the body rule the mind ?

Ce qui est sûr, c'est que les conditionnements multiples cherchent à anesthésier la recherche immédiate du plaisir, et que la plus grande arnaque de cette si jolie civilisation humaine fut et reste encore de nous empêcher corps et âme d'atteindre les plaisirs, quitte à accepter de s'aliéner temporairement durant la durée de totale de la vie à des croyances qui nous inculque le dégoût de nous-mêmes et la culpabilisation continue vis-à-vis de nos faits, gestes et pensées. Comme dit Onfray: "Le monothéisme sort du sable".

Intéressant de se mettre à penser que nous rêvons finalement à plus d'autonomie corporelle, à l'instinct, et que nous faisons un parallèle avec les animaux. L'image finalement est-elle vrai? Les animaux ont-ils la moindre conscience -si l'idée est vraie- qu'ils jouissent mieux de la vie que nous ? La jouissance se trouve-t-elle dans le caractère immédiat et réel de la vie dans ce qu'elle a d'intense et de cruel ? Avoir un rapport sexuel avec plusieurs partenaires dans l'immédiateté et la soudaineté des instincts, avant de se faire dévorer dans la beauté instinctive et cruelle des quelques secondes de confrontation avec un prédateur de rang supérieur ? Ou dévorer son partenaire pendant le coït ? Les animaux au contraire nous envie t'il devant la sécurité de l'emploi ? Devant la sécurisation de nos existences, cette capacité à oublier les dangers du monde, ou à les éviter, pour se permettre une vie à rallonge qui se termine en errance dans les couloirs infectés et désaffectés d'une maison de retraite maudite, sauf par nos propres enfants.

Mon chat se dit-il que je n'ai rien compris à la vie, est-il triste pour moi ou se fend-il ouvertement la gueule (c'est le cas de le dire) intérieurement le matin quand il me voit prendre ma voiture, ou quand il me voit me servir un verre de Martini, un seul, et lui de se demander pourquoi je ne me fais pas vraiment plaisir et ne bois pas la bouteille cul-sec...

D'ailleurs, s'il savait que je préfère les chiens, il se la jouerait plus souvent profil-bas.

1 commentaire:

Hunter A Parano a dit…
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