mardi, décembre 18, 2007

N.O.O.T.I. -(09)

Pleurer, non pas de ces larmes tiédies par le petit bout de chemin qu'elles parcourent en glissant, sous mes mornes yeux cernés, solitaires et mendiantes; pleurer de celles inexistantes d'un regard intérieur attardé sur la douloureuse flamboyance des mirages de l'existence au travers du mirage de ce même regard.
Garder ainsi (au minimum) cet oeil impitoyable sur soi-même.

Lire Fernando Pessoa.

"rendre purement littéraire la réceptivité de nos sens; et les émotions, si leur apparition risque de nous amoindrir, les convertir alors en matériau simplement apparu pour en faire naître des statues sculptées en phrases fluides et scintillantes..."

[Le Livre de l'Intranquillité] [L.I. 388]


Not Out Of The Inn (numéro -09-)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Cela me donne une raison supplémentaire de lire cet auteur.

D'Arcy a dit…

Sheppard> Les vrais raisons sont peut-être déjà rassemblées en vous...

Anonyme a dit…

Vraiment, je suis toujours intranquille mais je n'ai ni pitié ni impitié pour moi. Quand je me regarde, je suis mort... de rire.
Je me suis tellement détesté ou aimé qu'il m'arrive, aujourd'hui, des semaines durant, de ne plus me voir et d'à peine me sentir. J'en connais qui disait de lui qu'il était un autre. Je dis que je suis lui, entre autres.

A NOOTI

K

Ne le répète à personne.

D'Arcy a dit…

K> Je ne le répéterai pas.
Je ne parlerai pas non plus du plaisir que j'éprouvai en lisant votre fin commentaire qui communie avec mes pensées inimportantes.

Anonyme a dit…

Un écrivain est bel et bien, à la fois, l'usine et la matière première, le camp et le juif.

D'Arcy a dit…

Max> Phrasé un peu violent sûrement sous les yeu de certains, mais abstraction faites des images que l'on peut coller et qui n'ont pas lieu d'être dans votre remarque, c'est très juste.